Un homme de 55 ans est jugé ce mercredi à Aix-en-Provence, pour avoir procédé à des fouilles archéologiques illégales, pendant des années, sur le camp militaire américain de Calas, sur le plateau de l'Arbois. Il a déterré à la pelleteuse près de 6.000 objets historiques.
Des médailles, des armes, des pièces de monnaie... Un homme de cinquante-cinq ans détenait chez lui à Gréasque cinq containers de ces objets d'intérêts historiques. Ce conducteur de camion de BTP était jugé au tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence ce mercredi pour avoir procédé pendant 12 ans à des fouilles archéologiques illégales. Avec une pelleteuse et un détecteur de métaux, il reconnaît avoir déterré des milliers d'objets du camp militaire américain de Calas, près d'Aix-en-Provence, sur le plateau de l'Arbois. La Justice a retenu une seule période de quatre ans où ont été menées ces fouilles illégales entre 2018 et 2022, en raison du délai de prescription.
6.000 objets entassés dans des containers, deux garages et la pièce d'une maison
La valeur de ses trouvailles est estimée entre 12.000 et 13.000 euros. Chez lui, les enquêteurs ont mis au jour pas moins de 6.000 objets historiques entassés dans cinq containers, mais aussi deux garages et une pièce de son logement. Chaque week-end, pendant plusieurs années, il se rendait sur le site, pour procéder à des fouilles, parfois avec une mini-pelleteuse et toujours avec un détecteur de métaux. "Je ne suis ni un voleur, ni un pilleur", affirme-il à la barre du tribunal, "je suis passionné". Son avocat explique que son loisir illégal est né dans l'enfance, quand il se rendait sur place avec son grand-père.
Le chauffeur indique au tribunal qu'il ne souhaitait pas revendre son butin. Mais son loisir lui fait encourir théoriquement jusqu'à sept ans de prison. Le procureur a requis 240 jours d'amende à 20 euros, soit 4.800 euros. Le jugement sera rendu le 22 février prochain.
A la fin de la seconde guerre mondiale, entre 1944 et 1946, l'armée américaine avait installé un immense camp militaire de 100.000 places permanentes, entre Marseille et Aix-en-Provence, dans le petit village de Calas. Ce camp de transit avait été aménagé pour des soldats ayant participé à la guerre en France, avant qu'ils ne repartent vers d'autres fronts en Asie. Baptisé le Calas staging area, c'était une véritable ville recréée sur place, dont il reste peu de vestiges aujourd'hui.